Les enfants ont besoin du JEU comme les plantes ont besoin d'eau et de lumière. Grâce au jeu, ils apprennent, tissent des liens sociaux, donnent un sens au monde, expriment leurs émotions, libèrent l'énergie accumulée, font bouger leur corps et font appel à leur imagination. Le jeu en plein air, en particulier, offre des possibilités essentielles d'apprentissage, de développement et de bien-être qui ne sont généralement pas offertes par le jeu en intérieur. À l'heure de la pandémie de COVID-19, les avantages du jeu en plein air sont particulièrement importants. Comme nous l'avons souligné dans notre déclaration sur le jeu en plein air pendant la pandémie de COVID-19, l'accès général à des espaces extérieurs ouverts tout en respectant les conseils de santé publique (par exemple, la distance physique, le lavage soigneux et régulier des mains) est important pour aider les Canadiens à maintenir leur santé physique et mentale et constitue l'un des meilleurs moyens pour les Canadiens d'accroître leur défense contre le COVID-19. Cependant, une conséquence des mesures mises en œuvre pour limiter la propagation du COVID-19 au Canada, du moins au début, a été que l'accès aux espaces extérieurs pour les jeux a été restreint, et dans certains cas entièrement interdit.
La justification de la fermeture des structures de jeux et des équipements de fitness publics était claire et fondée sur des preuves : ces types de structures n'encouragent pas la distanciation physique, et l'utilisation de surfaces communes potentiellement contaminées pourrait entraîner la propagation du virus, bien que des preuves plus récentes suggèrent que la lumière du soleil peut rendre le virus inactif en 6 à 14 minutes.
Cependant, bien que la santé publique doive être au premier plan de toutes les décisions, limiter l'accès à l'extérieur et les occasions pour les enfants de jouer à l'extérieur (tout en respectant les mesures de distanciation physique) n'est pas fondé sur des preuves et n'est pas dans le meilleur intérêt du public canadien. La décision des agents de police de verbaliser un père avec son enfant autiste en train de taper dans un ballon de soccer sur un terrain ouvert, sans aucun autre humain en vue, ou un promeneur de chiens seul dans un parc (tableau 1), semble aller à l'encontre des lignes directrices sur la distanciation physique et des conseils répétés des hauts responsables de la santé publique au Canada, qui préconisent de sortir en famille pour promouvoir et préserver la santé physique et mentale.
En outre, l'inégalité sociale, exacerbée par le chômage, les conditions de vie difficiles et l'isolement social, marginalise encore plus de familles et d'enfants vulnérables et les expose potentiellement à des risques accrus tels que la pauvreté, la faim, les abus, la négligence, les dépendances et la violence domestique, en plus de la détresse mentale, émotionnelle et physique. TOUTES les familles et tous les enfants méritent de bénéficier des avantages développementaux, physiques, sociaux et émotionnels que le temps passé à l'extérieur et les jeux en plein air ont à offrir - tout en respectant soigneusement les directives de santé publique. On peut soutenir qu'à une époque de distanciation physique, d'apprentissage en ligne et de stress accru, alors que le COVID-19 nous a arrêtés dans notre élan, les parents et les enfants ont plus que jamais besoin d'espaces extérieurs pour jouer et, heureusement, au Canada, nous avons beaucoup d'espaces extérieurs.
Appel à l'action
Les décisions politiques sur l'accès aux espaces extérieurs doivent trouver un équilibre entre la priorité importante de limiter la propagation de l'infection et le besoin tout aussi important d'aider les Canadiens à maintenir leur santé et un système immunitaire sain. Les restrictions sur l'accès à l'extérieur ont été largement levées vers la fin de la première vague, mais elles ont été à nouveau restreintes dans certaines villes au cours de la deuxième et de la troisième vague d'infection. Si nous voulons faire face à des crises sanitaires similaires à l'avenir, de nouvelles stratégies sont nécessaires pour préserver un accès sûr au plein air pour tous. Nous recommandons donc de conserver les mesures suivantes :
Les espaces verts publics doivent rester ouverts et il convient d'explorer des approches innovantes et des possibilités d'être à l'extérieur tout en prenant de la distance physique et en évitant les surfaces communes, avec les limites suivantes :
- Les espaces verts peuvent être visités avec les membres de la famille/du foyer, la visite des espaces verts pendant les heures creuses est encouragée, en particulier les jours de beau temps, et toutes les personnes doivent se laver les mains immédiatement après être rentrées chez elles.
- Les individus doivent se distancer des autres de 2 mètres (la largeur d'une voiture).
- Les voyages sont découragés, les activités de plein air doivent se dérouler près du domicile si possible.