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Ce que nous portons dans notre cœur façonne notre vie - Entretien avec Dianne Whelan à propos de son nouveau film, 500 Days in the Wild (500 jours dans la nature)

Ce que nous portons dans notre cœur façonne notre vie - Entretien avec Dianne Whelan à propos de son nouveau film, 500 Days in the Wild (500 jours dans la nature)

500 Days in the Wild est un nouveau film qui suit la cinéaste Dianne Whelan tout au long de son périple de six ans (un peu plus long que les 500 jours initialement prévus !) pour parcourir les 24 000 km du sentier transcanadien sans moteur - à pied, à vélo, en canoë et en kayak. Son histoire est remplie de joie et de frustration (surtout lorsqu'il s'agit de garder une tente intacte), de hauts et de bas. Mais ce qui ressort vraiment de ce film de 124 minutes, c'est sa profonde gratitude pour la terre, pour les gens qu'elle a rencontrés et pour les six années qu'elle a eu l'occasion de passer en plein air.

Ainsi, lorsque l'agent de Dianne a contacté Jouons dehors Canada pour savoir si nous serions intéressés à discuter avec Diane de son parcours, nous avons catégoriquement dit oui !

Voici quelques extraits de cette conversation. Vous pouvez également regarder l'interview complète ici !

 

Louise : Comment ce voyage a-t-il influencé votre vie depuis ? Votre relation avec la terre ? Changement de perspective ? Appréciation des petites choses comme les douches chaudes ?

Diane : Il est certain que les six années passées sur le sentier transcanadien m'ont changée. Je me sentais dépassée, j'avais besoin d'une remise à zéro par rapport au cycle des nouvelles et à ma vie personnelle. Comme je l'ai dit, j'avais besoin de sortir pour entrer. Et j'avais besoin d'un nouveau film !

Lorsque nous sommes blessés, nous nous protégeons. [Une fois sur le sentier, il n'a pas fallu longtemps pour que cette armure tombe et elle n'est jamais revenue. C'est en faisant à nouveau confiance et en ouvrant à nouveau mon cœur que j'y suis parvenu. C'est grâce aux personnes que j'ai rencontrées au cours de ces six années. Il ne s'agissait peut-être que d'un échange momentané, mais il était difficile de ne pas atterrir et de ne pas me changer.

[Cela m'a permis de réaliser que nous ne vivons pas dans le monde tel qu'il est raconté dans les journaux télévisés. Les gens doivent être conscients du monde, bien sûr, mais il s'agit de trouver un équilibre.

Certains des changements les plus profonds sont venus du temps que j'ai passé dans les communautés autochtones du Canada. Je savais qu'il y aurait un voyage de réconciliation pour moi en tant que personne d'origine coloniale sur cette terre.

Lorsque j'ai demandé à Vern, le sage haïda, comment je pouvais faire cela, il m'a donné une plume que j'ai portée pendant mon voyage et qui, sans que je le sache, allait façonner tout mon voyage. Parce que je portais cette chose avec tant de révérence.

Et ce que nous portons dans notre cœur façonne notre vie.

Le temps que j'ai passé à écouter et à apprendre. Ce sont ces choses qui m'ont fait changer. Tout d'abord, j'ai appris que l'ancienne façon de faire n'est pas vraiment le fait de faire du canoë et de la randonnée et d'utiliser toute la force humaine. Pour les Mi'kmaq, l'ancienne façon de faire est ce que vous portez dans votre cœur lorsque vous voyagez. Il s'agit là d'un énorme changement de perception. Une fois raconté et appris, c'est irréversible.

Comme je devais souvent gérer la peur, j'y suis parvenue grâce à certaines des leçons que j'ai apprises au sein de ces communautés. Chez les Mi'kmaq, l'ancienne méthode consiste à marcher en disant "la terre est sacrée, la terre est sacrée", et à pagayer sur l'eau en disant "l'eau est sacrée, l'eau est sacrée". Cela a changé ma relation avec quelque chose, qui est devenue, après plusieurs années, une relation avec quelque chose. Il s'agit là d'un changement de perception qui, une fois opéré, ne peut plus être modifié.

Cela m'a donné un sentiment de connexion avec une certaine humilité, car je ne suis qu'une petite partie d'une très grande toile de vie.

Mon cœur s'est ouvert à la guérison par la gentillesse des gens et à la réception de certaines de ces leçons, ce qui m'a profondément changé.

 

Louise : Avez-vous considéré votre voyage comme un "jeu en plein air" dans un contexte adulte - ou comme une partie de ce jeu ?

Dianne : Absolument ! En tant que conteuse, ce que j'aime tant dans la réalisation de films documentaires, c'est que je ferais ces voyages indépendamment du fait que je sois ou non conteuse. Certains jours, je n'aurais peut-être pas été aussi déterminée à terminer le dernier voyage si je n'avais pas été là pour faire un film, mais j'aime le plein air. J'aime marcher, j'aime randonner, j'aime faire du canoë, j'aime faire du kayak, j'aime faire du VTT. J'aime donc toutes les choses que je faisais. J'y ai trouvé de la joie. Non seulement ce sont des activités saines, mais c'est la partie de ce monde que j'aime le plus, c'est le monde naturel.

Il n'est pas nécessaire d'être un athlète de l'extrême pour faire ce genre de voyage. Ce qu'il faut savoir, c'est quelle est votre limite, quelle est votre capacité.

L'un des grands avantages de l'âge, c'est que l'intensité ou la rapidité avec laquelle vous faites quelque chose n'a plus aucune importance.

Il y a beaucoup de gens qui pourraient le faire avec beaucoup plus de style que moi. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiétait. J'étais plus préoccupé par la substance de ce qui se passait dans mon cœur.

Et le fait est que j'ai parcouru 8 000 km avec des pagaies renversées et des demi-pales dans l'eau, et que je n'ai jamais basculé dans l'eau, pas une seule fois ! J'ai navigué dans des eaux assez dangereuses, mais j'avais aussi un immense respect pour l'eau.

Je n'avais pas de montre et je n'avais pas de date limite. Et je pense que c'est aussi pour cela que j'ai pu vivre cette expérience en toute sécurité. Parce que je pouvais toujours respecter la nature.

Pour moi, c'est un jeu. Je n'ai jamais voulu arrêter. Le plus dur, c'était de rentrer à la maison. Parce que je savais maintenant que je n'avais pas l'occasion d'être dehors tous les jours. C'était la meilleure partie de ces six années, j'étais dehors tous les jours. C'est là que j'aime être. C'est le plus beau cadeau que j'aurais pu me faire, de faire ce voyage.

 

Louise : Quelle est votre prochaine étape ?

Dianne : J'ai tourné 800 heures sur le terrain et j'aimerais faire une série en huit parties sur ce voyage. J'ai également commencé à écrire un livre sur ce voyage. D'un point de vue créatif, c'est ce qui m'attend pour l'année à venir. Mais j'ai un autre long voyage que je veux faire, donc il y a quelque chose d'autre à venir.


Regardez la bande-annonce de 500 jours dans la nature, ici!

500 Days in the Wild est diffusé en streaming sur Paramount+.