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Une nouvelle étude révèle une association positive entre l'activité physique en plein air et la santé mentale, la satisfaction à l'égard de la vie et le bonheur chez les adolescents canadiens.

Une nouvelle étude révèle une association positive entre l'activité physique en plein air et la santé mentale, la satisfaction à l'égard de la vie et le bonheur chez les adolescents canadiens.

Nous remercions Taylor Bradbury, étudiant en stage au sein du groupe de recherche CHEO HALO, BHSc de l'Université Carleton, de nous avoir fourni cet article.

Il est largement admis que le temps passé à pratiquer une activité physique en plein air (APO) peut avoir un impact positif sur le bien-être des adolescents, y compris sur leur santé mentale1. Mais quelle quantité d'APS les jeunes devraient-ils pratiquer et dans quelle mesure cela améliore-t-il la santé mentale ? Une nouvelle étude menée par le Groupe de recherche sur la vie active saine et l'obésité (HALO) CHEO révèle que l'augmentation du temps consacré à l'APO peut améliorer divers aspects de la santé mentale des adolescents.

L'étude a examiné le lien entre l'OPA et la santé mentale chez les adolescents canadiens âgés de 12 à 17 ans. À l'aide de données autodéclarées représentatives à l'échelle nationale, recueillies dans le cadre de l'Enquête sur la santé des enfants et des jeunes au Canada (ESCJC) de 2019, nous avons cherché à établir des liens entre le temps passé en OPA et la santé mentale perçue, les symptômes d'anxiété et de dépression, la satisfaction à l'égard de la vie, le bonheur et le stress lié à la vie.

L'enquête comprenait des questions évaluant le temps que les participants avaient passé dans l'OPA au cours des sept derniers jours, avec six options de réponse utilisées pour l'analyse, allant de l'absence d'OPA à plus de 14 heures. Les participants ont également répondu à des questions à choix multiples concernant les indicateurs de bien-être et de maladie mentale, notamment "En général, comment est votre santé mentale ?", "À quelle fréquence vous sentez-vous très anxieux, nerveux ou inquiet ? sur une échelle de 0 à 10, comment vous sentez-vous dans votre vie en ce moment ?", "Comment vous décririez-vous" (pour le bonheur perçu), "En pensant à la quantité de stress dans votre vie, comment décririez-vous la plupart de vos journées ? Des analyses de régression logistique ont ensuite été réalisées pour déterminer les associations entre les niveaux d'OPA et les résultats, en tenant compte des covariables pertinentes (âge, sexe, activité physique à l'intérieur, etc.).

Les résultats de l'étude ont montré que l'OPA n'avait pas d'impact significatif sur l'anxiété ou les symptômes dépressifs. Cependant, elle a montré que, par rapport aux adolescents ne passant pas de temps dans l'OPA, ceux qui y passaient 14 heures ou plus par semaine déclaraient avoir des indicateurs de santé mentale positifs, une plus grande satisfaction dans la vie et des niveaux de bonheur plus élevés, indépendamment des covariables. Ces résultats montrent une relation dose-réponse positive entre l'OPA et la satisfaction dans la vie et le bonheur, suggérant que plus les adolescents passent de temps dans l'OPA, plus ils ont tendance à être heureux et satisfaits.

Plusieurs facteurs pourraient contribuer aux résultats nuls de l'OPA sur l'anxiété, les symptômes dépressifs et le stress de la vie, notamment la qualité de l'OPA, le type d'espace extérieur, les interactions avec la nature et la sécurité des environnements extérieurs. Des efforts récents sont faits pour contrôler ces variables dans l'espoir de trouver des associations plus définitives2,3. D'autres études ont montré des corrélations entre le stress perçu et la nature4, mais cette étude a exploré les environnements extérieurs sans mettre l'accent sur le type d'espace extérieur (naturel ou construit). D'après d'autres études, les environnements naturels peuvent avoir plus d'effets bénéfiques sur la santé mentale que les environnements construits ou intérieurs5. En outre, la nature transversale de cette étude ne permet pas de déduire la directionalité de ces résultats (par exemple, l'APO conduit-elle à une meilleure santé mentale ou les adolescents ayant une meilleure santé mentale sont-ils plus susceptibles de s'engager dans l'APO ? Ces informations devraient être prises en compte dans les études et les lignes directrices futures.

Étant donné que les adolescents présentent des taux élevés de maladie mentale et ont tendance à passer moins de temps physiquement actifs et à l'extérieur, ces résultats éclairent les approches potentielles en matière d'intervention et de prévention. Cette étude met en évidence l'importance de l'APO pour la santé mentale des adolescents et fournit des informations précieuses aux décideurs politiques en ce qui concerne les recommandations des lignes directrices. En particulier, l'objectif de 14 heures ou plus d' APO par semaine (ou 2 heures par jour) est un objectif raisonnable à atteindre pour les adolescents. Cependant, au lieu de simplement remplacer le temps passé à l'intérieur par du temps passé à l'extérieur, cette recherche établit un objectif quantifiable.

De futures études sont nécessaires pour mieux comprendre le mécanisme de l'APO et de l'augmentation de la satisfaction de vie et du bonheur, en utilisant des études longitudinales/interventionnelles pour déterminer la directionnalité de ces résultats. En outre, les études devraient comparer les types d'environnements extérieurs (naturels ou construits) et intégrer des mesures objectives de l'APO.

Cette étude sera publiée dans la revue Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada, volume 45:7/8, en juillet/août 2025. Ne manquez pas d'y jeter un coup d'œil !

 

Taylor Bradbury est une récente diplômée du programme de baccalauréat en sciences de la santé de l'Université Carleton. Au cours de l'année scolaire 2023-2024, elle a effectué un stage au sein du groupe de recherche CHEO HALO sous la supervision de Jean-Philippe Chaput. Passionnée par la santé mentale et vouée à un avenir dans le domaine de la santé auprès des enfants et des adolescents, elle a trouvé que ce projet de recherche était une expérience incroyablement significative.   

 

Références

  1. de Lannoy L, Barbeau K, Seguin N, et al. Examen de la portée des publications sur le jeu en plein air des enfants et des jeunes au Canada. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 2023 ; 43(1) : 1-13.
  2. de Lannoy L, Barbeau K, Vanderloo LM, Goldfield G, Lang JJ, MacLeod O, et al. Evidence supporting a combined movement behavior approach for children and youth's mental health - A scoping review and environmental scan. Ment Health Phys Act
    2023;24(100511):100511.
  3. Fyfe-Johnson AL, Hazlehurst MF, Perrins SP, Bratman GN, Thomas R, Garrett KA, et al. La nature et la santé des enfants : A systematic review. Pediatrics 2021;148(4) : e2020049155
  4. Jimenez MP, DeVille NV, Elliott EG, et al. Associations between Nature Exposure and Health : a Review of the Evidence. International Journal of Environmental Research and Public Health 2021 ; 18(9) : 4790.
  5. Christiana RW, Besenyi GM, Gustat J, Horton TH, Penbrooke TL, Schultz CL. Une revue de détail des bénéfices pour la santé de l'activité physique basée sur la nature. J Healthy Eat Act Living 2021;1(3):154-72