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Rester à l'intérieur ou jouer dehors : quelle est l'influence du temps sur l'activité physique des écoliers ?

Rester à l'intérieur ou jouer dehors : quelle est l'influence du temps sur l'activité physique des écoliers ?

Vous êtes-vous déjà demandé dans quelle mesure les conditions météorologiques quotidiennes peuvent avoir un impact sur les niveaux d'activité physique des enfants et quels jours de la semaine cet impact est le plus important ? À ce jour, il existe des preuves solides que l'activité physique modérée à vigoureuse est associée à de nombreux avantages pour la santé des enfants. Au Canada, l'insuffisance d'activité physique chez les enfants demeure un problème de santé publique majeur. Des études récentes menées dans diverses régions indiquent que les conditions météorologiques peuvent jouer un rôle dans la détermination des niveaux d'activité physique chez les enfants, et que l'influence de la météo sur les niveaux d'activité physique est plus perceptible dans les régions où les fluctuations saisonnières de la température, des précipitations et d'autres attributs météorologiques sont importantes. L'objectif de notre étude était de comprendre dans quelle mesure les conditions météorologiques influencent les niveaux d'activité physique des enfants pendant les jours d'école par rapport aux jours non scolaires.

Dans cette étude, nous avons utilisé les données de 972 enfants d'écoles primaires de 60 écoles de la province d'Alberta, au Canada. Les enfants qui ont participé à notre étude devaient porter un podomètre entre 7h00 et 21h00 chaque jour afin d'enregistrer leur nombre de pas quotidiens. Les informations sur les attributs météorologiques ont été obtenues auprès des stations météorologiques locales de l'Alberta pour la même période. Les résultats de notre étude ont montré que les changements de la température ambiante, de la couverture nuageuse et de la quantité quotidienne de précipitations influent sur le nombre de pas quotidiens des enfants, en particulier les jours non scolaires (c'est-à-dire les samedis et les dimanches) par rapport aux jours d'école. Nous avons constaté que pour chaque augmentation de 1°C de la température ambiante, les enfants faisaient 26 pas de plus par jour, tandis que pour chaque augmentation d'une unité de la couverture nuageuse, ils faisaient 61 pas de moins par jour. L'impact des précipitations était encore plus marqué : par rapport à l'absence de précipitations, les fortes précipitations (c'est-à-dire > 5 mm/jour) entraînaient 1022 pas de moins par jour. Cela signifie qu'avec une fluctuation plus perceptible des attributs météorologiques, ces changements dans les niveaux d'activité physique deviennent plus substantiels. Par conséquent, un temps défavorable peut agir comme un obstacle à des niveaux d'activité physique quotidiens adéquats, en particulier dans les régions où les saisons froides et/ou humides sont prolongées.

Nos résultats suggèrent que l'influence de la météo sur l'activité physique est plus évidente les jours non scolaires. Cette différence peut s'expliquer par le fait que les écoles offrent aux enfants un environnement propice à la pratique régulière de l'activité physique par le biais des cours d'éducation physique, des périodes de récréation obligatoires et des politiques et programmes en place, tels que l'exigence du programme provincial d'éducation de l'Alberta d'un minimum de 30 minutes d'activité physique quotidienne (APQ) pour les élèves de la première à la neuvième année. Par conséquent, les variations saisonnières ou inattendues des conditions météorologiques ont tendance à avoir moins d'impact sur les niveaux d'activité physique les jours d'école. En revanche, de nombreuses activités spontanées, non planifiées et parascolaires qui sont généralement prévues par les familles les jours non scolaires sont plus susceptibles d'être affectées par les changements météorologiques.

Bien que les résultats de notre étude ne puissent être généralisés à d'autres populations en raison des limites méthodologiques (telles que la courte période utilisée pour la collecte des données ou la sélection non aléatoire des écoles participantes), ils reflètent le fait important que les familles et l'environnement familial jouent un rôle majeur dans la formation d'habitudes de vie saines pendant l'enfance, qui se poursuivront probablement à l'âge adulte. Les parents, en donnant l'exemple d'un mode de vie actif et en offrant à leurs enfants l'accès et les possibilités de rester actifs malgré les mauvaises conditions météorologiques, peuvent inspirer l'activité physique à leurs enfants. La marche ou le vélo pour se rendre à l'école et en revenir contribue grandement à l'atteinte du nombre de pas quotidien requis. À cet égard, les parents peuvent apporter leur soutien en fournissant des vêtements chauds et l'équipement nécessaire à leurs enfants. Ceci étant dit, il convient de noter que la promotion réussie de l'activité physique chez les enfants nécessite également la mise en place d'interventions au niveau de la population. Il est tout aussi important de développer des opportunités d'activité physique adaptées au temps et à l'intérieur pour les climats humides et froids afin de minimiser l'impact des conditions météorologiques défavorables sur les niveaux d'activité physique des enfants. En résumé, nous recommandons aux parents et aux tuteurs d'être plus attentifs à la recherche de moyens et d'opportunités pour encourager un mode de vie actif tout au long de l'année chez leurs enfants. De même, les gouvernements doivent investir davantage dans le développement et l'extension d'infrastructures adaptées aux conditions météorologiques afin de promouvoir l'activité physique pour tous les âges.

Nous remercions le Dr Katerina Maximova, Ph. D. et professeur associé de l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta, pour avoir fourni ce billet.

Le Dr Maximova a obtenu son Ph. D. en épidémiologie à l'Université McGill, se spécialisant dans la prévention des maladies chroniques par la recherche de l'amélioration des comportements modifiables tels que l'activité physique et l'obésité.

L'article est accessible par le lien suivant : link.springer.com/article/10.17269/s41997-019-00176-6