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Différences régionales des restrictions ayant trait à la COVID-19 par rapport au plein air pour les enfants et les jeunes canadiens

Différences régionales des restrictions ayant trait à la COVID-19 par rapport au plein air pour les enfants et les jeunes canadiens

Pour freiner la propagation de la COVID-19, les autorités de santé publique de partout au pays ont recommandé aux Canadiens de pratiquer la distanciation sociale, de laver leurs mains et de rester à la maison. Pour renforcer ces mesures dès le début de la pandémie, des restrictions ont été émises par rapport aux comportements à adopter à l’extérieur, en limitant l’accès aux parcs, aux aires de jeux, aux zones de conservation et aux espaces de loisirs de plein air. Les efforts compensatoires pour créer plus d’espace à l’extérieur, comme de faire de certaines rues des lieux sans voitures, visaient d’abord le transport actif et l’exercice. Beaucoup moins d’efforts ont été faits pour encourager le jeu à l’extérieur chez les enfants.

En conséquence, comme l’a montré une enquête nationale demandée par ParticipACTION (en anglais) et menée en avril 2020, les enfants ont bien moins joué à l’extérieur qu’avant l’éclosion de la COVID-19.

La sévérité de ces restrictions, autant que les efforts compensatoires, ont varié énormément d’une province à l’autre. Dans un commentaire publié récemment par le Canadian Journal of Public Health, nous avons examiné les différences régionales des restrictions ayant trait à la COVID-19 par rapport au plein air puis nous avons comparé ces différences aux changements régionaux sur le jeu à l’extérieur des enfants et des jeunes Canadiens.

Dans notre commentaire, nous avons remarqué que certaines des mesures les plus restrictives par rapport à l’accès à l’extérieur se trouvaient en Ontario; Oakville a interdit tout accès aux parcs municipaux, Toronto a été la dernière grande ville du pays à fermer des rues pour offrir des lieux sécuritaires pour les activités à l’extérieur, et Ottawa a limité l’utilisation des parcs à la seule fin de passage, interdisant essentiellement le jeu dans ces lieux et infligeant de lourdes amendes aux contrevenants à cette règle. En comparaison, Vancouver fut l’une des premières au pays à mettre en place des mesures permettant un accès sûr aux espaces extérieurs en interdisant l’accès en voiture au parc Stanley. Les parcs provinciaux de l'Alberta ont autorisé l’accès aux visiteurs se déplaçant à pied, en vélo ou à cheval, grâce au soutien rapide de l’Alberta Recreation and Parks Association, avec sa déclaration soulignant les efforts mis en place pour continuer à collaborer avec le gouvernement de l’Alberta pour assurer en permanence des accès sans danger aux parcs. Le Manitoba a aussi gardé ses parcs ouverts, et l’Île-du-Prince-Édouard a quant à elle fermé ses services de parcs, mais a tout de même autorisé l’accès aux sentiers pour la journée.

La carte qui suit, de l’Institut urbain du Canada, reflète les types de restriction de l’accès aux espaces extérieurs que nous avons observés, les restrictions les plus importantes étant observées en Ontario et les moins importantes dans l’Ouest canadien.

Nous avons ensuite survolé les changements régionaux du comportement de jeu à l’extérieur chez les enfants et les jeunes canadiens grâce aux données de recherche venant d’un échantillon de 1472 parents d’enfants et de jeunes de 5 à 17 ans de partout au pays. Nous avons remarqué dans toutes les régions une diminution du temps passé en plein air et du jeu à l’extérieur, et que c’est en Ontario que cette diminution était la plus marquée dans les deux cas.

Sans surprise, c’est dans la province où les restrictions d’accès au plein air sont les plus strictes que l’on observe la plus forte baisse du temps passé à l’extérieur et des jeux à l’extérieur chez les enfants et les jeunes. Si les recommandations de distanciation et de rester à la maison ont de toute évidence permis d’aplanir la courbe, on peut se demander si les restrictions de l’accès au plein air étaient justifiées, compte tenu des bienfaits de la nature dans le maintien d’un bon système immunitaire et d’une bonne santé physique et mentale. Les dommages collatéraux de ces restrictions sur l’accès des enfants au jeu à l’extérieur et sur leur bien-être physique, émotionnel et social représentent un problème majeur de santé publique.

Par conséquent, préserver et encourager l’accès au jeu à l’extérieur en gardant les espaces verts publics ouverts et en encourageant le jeu à l’extérieur dans les écoles (lien en anglais) devrait apparaître en tête de liste des priorités de la santé publique tandis que nous naviguons encore en période de pandémie et espérons un futur plus sain et encourageant pour tous.

Lisez l’article entier ici (en anglais): Louise de Lannoy, Ryan E. Rhodes, Sarah A. Moore, Guy Faulkner et Mark S. Tremblay. Regional differences in access to the outdoors and outdoor play of Canadian children and youth during the COVID-19 outbreak. Canadian Journal of Public Health. (2020).