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Étude : L’importance du potentiel piétonnier jusqu’à l’école dans le cadre du transport actif chez les enfants

Étude : L’importance du potentiel piétonnier jusqu’à l’école dans le cadre du transport actif chez les enfants

Merci à Susanna Abraham Cottagiri, de l’Université Carleton, pour sa participation à ce texte.

L'Agence de la santé publique du Canada estime que seuls 9,3 % des enfants et des jeunes canadiens de 5 à 17 ans respectent les recommandations en matière d’activité physique, soit 60 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse par jour. Les comportements actifs lors des déplacements vers l’école, comme la marche et le vélo, sont des occasions pour les enfants et les jeunes d’intégrer l’activité physique dans leur routine quotidienne. Cependant, le pourcentage d’élèves qui marchent pour se rendre à l’école est en constante diminution au Canada. Un rapport récent de Metrolinx estime que dans les zones d’Hamilton et du Grand Toronto, le nombre d’enfants qui marchent pour aller à l’école est passé de 56 % en 1986 à 39 % en 2011 chez les 11 à 13 ans et de 36 % à 28 % chez ceux de 14 à 17 ans.

Un certain nombre de stratégies destinées à faire augmenter l’activité physique ont été proposées par les autorités au cours des quelques dernières décennies. Par exemple, récemment, les chercheurs et les décideurs ont commencé à considérer l’activité physique d’un point de vue holistique, en examinant « où nous vivons » (c.-à-d., notre environnement) plutôt que « comment nous vivons » (c.-à-d., nos comportements en matière de santé).

Examiner où nous vivons inclut de se pencher sur : i) à quel point notre environnement est vert, ii) à quel point le quartier est accessible à pied, où on fait souvent référence à ces mesures comme étant l’« environnement bâti ». De nombreuses études ont évalué les incidences des caractéristiques de l’environnement bâti sur les déplacements professionnels des adultes. En revanche, on dispose de peu d’informations sur les déplacements vers l’école.

Dans un article paru récemment dans le Canadian Journal of Public Health et intitulé « Are school-based measures of walkability and greenness associated with modes of commuting to school ? » (en anglais), on présente une analyse transversale menée auprès de plus de 11 000 étudiants de 11 à 20 ans qui ont participé au sondage nommé 2016-17 Ontario Student Drug Use and Health Survey.

Notre étude estime que seul un étudiant sur cinq environ se rend à l’école grâce au transport actif, où le fait de se rendre à l’école était encore moins fréquent chez les étudiants plus âgés. Cette faible estimation peut s’expliquer par la tendance continue à la baisse au fil du temps du transport actif, et elle laisse penser que d’autres baisses du transport actif sont à prévoir dans le futur. Il est probable que de nombreux facteurs contribuent à ces tendances, notamment des caractéristiques individuelles et communautaires, comme la distance par rapport à l’école, la non-disponibilité des parents pour accompagner les jeunes enfants et l’augmentation du nombre de propriétaires de véhicules motorisés.

Nous avons également constaté que les élèves qui fréquentaient des écoles dont l’indice de potentiel piétonnier était plus élevé (une mesure globale des scores des trois composantes : densité des intersections, densité des habitations et points d'intérêt) avaient deux fois plus de chances de se rendre de manière active à l’école. Pour les enfants plus jeunes, ceux qui fréquentaient des écoles situées dans des zones urbaines à forte densité de population, où il était possible de se rendre à pied et qui disposaient de plus d’espaces verts, étaient également plus susceptibles de pratiquer le transport actif.

Notre étude souligne l’importance de rendre les espaces de vie urbains plus verts et plus propices à la marche, afin de renforcer les gains d’activité physique. Nous espérons que les résultats de notre recherche stimuleront un débat sain sur les moyens d’améliorer le potentiel piétonnier autour des écoles existantes et de soutenir la construction de nouvelles écoles dans des zones qui encouragent un mode de vie actif.

Lisez la publication originale ici (en anglais).


Susanna Abraham Cottagiri est Associée de recherche à l’Université Carleton; ses recherches portent sur la santé des enfants, les systèmes de santé et l’environnement bâti.