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Dans le doute, laissez-les aller dehors – Le droit de l’enfant au jeu

La nouvelle étude de Statistique Canada sur l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé a de nouveau montré la baisse de la condition physique des enfants canadiens notée depuis 35 ans déjà, avec seulement un tiers des enfants canadiens d’âge scolaire respectant les recommandations en matière d’activité physique. Une autre recherche de la même étude a montré une hausse de l’activité physique quand les enfants sont à l’extérieur, et chaque heure supplémentaire passée à l’extérieur chaque jour était associée à 7  minutes de plus d’activité physique modérée à vigoureuse, à 762  pas de plus, et à 13  minutes de moins de sédentarité. Les enfants canadiens ont besoin de se trouver à l’extérieur pour pouvoir jouer plus, pour les aider à bouger plus – et c’est leur droit.

Le 20  novembre marque le 30e  anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies. Ce document entérine le droit de l’enfant au jeu – l’Article 31(1) mentionne que les « États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge… 31(2) … et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité ». L’Article 24(2f) prévoit aussi que les États s’engagent à « développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents […] », qui pourraient inclure les bienfaits du jeu actif pour la santé.

Or, le Canada ne respecte pas ces engagements. Le Bulletin 2018 de l’activité physique chez les jeunes de ParticipACTION a donné la note « D » au Canada dans la catégorie « Jeu actif et activités de loisir », alors que le Rapport de référence 2019 L’Indice canadien du bien-être chez les enfants et les jeunes de l’UNICEF montre que seuls 21 % des enfants de 5 à 11 ans font au moins une heure et demie par jour de jeu actif et d’activités libres. La récente étude de Statistique Canada a fait les mêmes constats.

Il vaut mieux jouer à l’extérieur qu’à l’intérieur, mais la disponibilité des médias numériques combinée à la peur de l’étranger et des blessures de jeu, entre autres, ont ramené les enfants à l’intérieur. Le récent Énoncé de position sur le jeu actif à l’extérieur, approuvé par le le Conseil des médecins hygiénistes en chef, en est arrivé à cette conclusion : « L’accès au jeu actif à l’extérieur et dans la nature, avec les risques que cela comporte, est essentiel au développement sain de l’enfant. Nous recommandons d’augmenter les occasions que les enfants ont de jouer de façon autonome dehors, dans des environnements variés, soit à la maison, à l’école, au service de garde, dans la communauté et dans des environnements naturels. » En cette époque où l’on interdit les ballons dans les cours d’école et où l’on débat de la sécurité des toboggans, avons-nous perdu, en tant que société, le juste équilibre entre maintenir la santé et l’activité chez les enfants et les protéger contre les dangers majeurs? Avons-nous restreint le droit de l’enfant au jeu et son accès aux bienfaits holistiques du jeu actif à l’extérieur?

Les peurs entretenues par les adultes à propos de tout ce qui pourrait mal tourner lorsque les enfants jouent sont une barrière pour laisser les enfants jouer à l’extérieur. Dans le cas des écoles et autres institutions, ces craintes peuvent se solder en réglements restrictifs et non nécessaires qui vont limiter la quantité et le type de jeu qui sont possibles pour les enfants. Pourtant, les statistiques de blessures montrent que les enfants sont plus en sécurité aujourd’hui qu’ils ne l’ont jamais été au Canada. Les accidents de voiture sont les premières causes de décès chez les enfants, mais nous n’hésitons pas à faire monter nos enfants en voiture pour les « protéger ». Les risques d’un enlèvement par un étranger sont si faibles qu’on n’en dresse même pas les statistiques. La dernière estimation était de 1:14 millions, soit pratiquement la même que de gagner au Lotto 6/49. Les probabilités qu’un enfant meure à la suite d’une chute d’une installation de jeux ou d’un arbre sont plus moindres que 1:70 millions, et on ne compte aucune mort d’un enfant étant tombé d’un arbre depuis les 17 dernières années de statistiques disponibles. Les blessures graves sont elles aussi extrêmement rares; la probabilité de subir une fracture en jouant est de 0,0004 %.

On compte aussi des avantages uniques au fait d’être dehors, et en particulier dans la nature. Quand les enfants jouent à l’extérieur de la façon qu’ils le souhaitant, ils bougent plus, sont moins longtemps assis et passent plus de temps à jouer. Ils se salissent les mains et s’exposent aux microbes qui leur permettent de solidifier leur système immunitaire. Ils se fixent leurs propres buts et évaluent quelles étapes les mèneront jusqu’à ces buts. Ils apprennent, structurent leur resilience, développent des habiletés sociales et assimilent comment gérer les risques et rester en sécurité. Les yeux aussi font l’exercice nécessaire pour combattre la myopie.

La recherche est claire : le jeu à l’extérieur chez les enfants est favorable par rapport à une vaste quantité de troubles développementaux et de la santé. Malgré ces bienfaits et l’improbabilité d’événements dangereux, nous restreignons le droit de nos enfants à jouer à l’extérieur. En cet anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, c’est le moment de nous rappeler qu’il faut offrir, encourager et faciliter le jeu actif à l’extérieur pour le développement sain de nos enfants – dans le doute, laissez-les aller dehors – c’est leur droit.

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