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Étude : Tout le monde n'a pas accès à des environnements verts

Étude : Tout le monde n'a pas accès à des environnements verts

Merci au Dr Lauren Pinault, de Statistique Canada, pour avoir fourni ce billet.

Le vert est lié à la santé

Vous n'êtes peut-être pas surpris d'apprendre que vivre dans des zones entourées de verdure, comme de grands arbres, des jardins et de la végétation naturelle, peut être bénéfique pour notre santé. Nous avons déjà montré que des niveaux plus élevés de verdure autour de la maison sont associés à un risque plus faible de décès, même après avoir pris en compte des éléments qui pourraient autrement expliquer cette relation, comme le statut socio-économique et les niveaux de pollution atmosphérique de fond.1

Différentes raisons ont été avancées pour expliquer pourquoi la verdure est bénéfique pour la santé. La verdure est indéniablement belle - et cette expérience esthétique peut aider à soulager le stress et à promouvoir une santé psychologique positive. Nos recherches vont dans ce sens, puisque nous avons constaté que le manque de verdure à la maison était lié à une mauvaise santé mentale et à une détresse psychologique2.2 Les environnements plus verts peuvent également favoriser l'activité physique en plein air, en offrant des espaces où les activités récréatives et communautaires peuvent avoir lieu, ce qui peut être bénéfique pour la santé mentale et physique3,4.

Caractériser les disparités d'exposition à la verdure

Malgré les avantages évidents pour la santé, l'écologisme n'est pas uniformément réparti au sein de la population canadienne.

Notre étude, intitulée Ethnocultural and socioeconomic disparities in exposure to residential greenness within urban Canada (publiée dans Rapports sur la santé), visait à décrire les inégalités en matière de verdure résidentielle selon des critères socioéconomiques, démographiques et ethnoculturels dans les régions urbaines du Canada.

Pour ce faire, nous avons joint les estimations de verdure dérivées des estimations satellites aux enregistrements du questionnaire long du recensement de 2016, en utilisant les codes postaux pour relier les deux sources de données.

Qu'avons-nous trouvé ?

Dans l'ensemble, les niveaux de verdure autour de la maison étaient plus faibles pour les personnes vivant dans des ménages à faible revenu, les immigrants récents, les jeunes adultes, les locataires et les personnes appartenant à des groupes désignés comme minorités visibles.

Nous avons également examiné des populations spécifiques de minorités visibles (une approche appelée "analyse désagrégée"), et nous avons constaté que les personnes qui s'identifient comme étant d'origine philippine ont généralement les niveaux les plus bas de verdure autour de leur maison. Cela était vrai même en tenant compte du revenu du ménage : par exemple, les personnes d'ascendance philippine dans le groupe de revenu le plus élevé avaient des niveaux de verdure plus faibles autour de leur maison que les répondants blancs aux revenus les plus faibles.

Nous avons examiné le rôle de l'immigration et du temps écoulé depuis l'arrivée au Canada. Les non-immigrants avaient généralement des niveaux plus élevés de verdure autour de leur maison. Chez les immigrants, les niveaux de verdure augmentaient progressivement au fil du temps depuis leur arrivée au Canada. Cependant, ce n'était pas le cas pour les immigrants chinois, pour lesquels les niveaux de verdure sont restés inférieurs à la moyenne pendant plusieurs décennies.

Importance

Il est important pour nous d'entreprendre des études qui examinent comment certaines populations au Canada peuvent être plus exposées aux dangers environnementaux ou moins exposées aux avantages environnementaux - un domaine d'étude appelé justice environnementale. Cette étude particulière met en évidence le fait que les avantages de l'écologie ne sont pas distribués de façon égale au Canada selon les lignes ethnoculturelles et socioéconomiques - et cela peut également être une façon dont les inégalités en matière de santé continuent de persister. Avec la pandémie actuelle de COVID-19 qui limite de nombreuses personnes à des activités dans leur quartier, le niveau de verdure autour de la maison est plus critique que jamais.

La Dre Lauren Pinault est Analyste de recherche principale au Centre d'information et d'innovation en matière de données sociales, Statistique Canada, et possède une expertise en santé mondiale, en santé environnementale et en écologie des maladies à transmission vectorielle en relation avec le changement mondial.


Références

  1. Crouse DL, Pinault L, Balram A, Hystad P, Peters PA, Chen H, van Donkelaar A, Martin RV, Ménard R, Robichaud A, Villeneuve RJ. 2017. Verdissement urbain et mortalité dans les plus grandes villes du Canada : une étude de cohorte nationale. Lancet Planetary Health. 1 : e289-97.
  2. Crouse DL, Pinault L, Christidis T, Lavigne E, Thomson EM, Villeneuve PJ. 2021. Verdissement résidentiel et indicateurs de stress et de bien-être mental dans une enquête canadienne de niveau national. Recherche environnementale. 192 : 110267.
  3. Jennings V, Gaither CJ, Gragg RS. 2012. Promouvoir la justice environnementale par l'accès aux espaces verts urbains : un synopsis. Justice environnementale. 5(1) : 1-7.
  4. Grigsby-Toussaint DS, Chi S-H, Fiese BH. 2011. Where they live, how they play : neighborhood greenness and outdoor physical activity among preschoolers. Journal international de géographie de la santé. 10 : 66.