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Le jeu à l’extérieur donne aux enfants et aux jeunes l’occasion de faire de l’activité physique et des liens sociaux entre eux – Il faut des résultats spécifiques au Canada pour en faire une priorité

Le jeu à l’extérieur donne aux enfants et aux jeunes l’occasion de faire de l’activité physique et des liens sociaux entre eux – Il faut des résultats spécifiques au Canada pour en faire une priorité

Merci à Alexander Wray, H.BES, candidat M. A. (Université Western, Canada) pour la photo et sa participation à ce texte.

 

Durant la dernière décennie, les enfants et les jeunes canadiens ont montré des niveaux d’activité physique plus bas que les générations précédentes, et ils présentent en général une inquiétante baisse de leur bien-être mental (lien en anglais). Ces populations ont rapporté passer beaucoup moins de temps à l’extérieur qu’avant, ce qui fait diminuer leurs occasions de faire de l’activité physique et des liens sociaux. La technologie, les changements socioculturels par rapport à la signification attribuée aux espaces extérieurs, l’évolution des types de parentalité et la diminution de la tolérance au risque dans les établissements d’enseignement et de garde d’enfants sont possiblement à l’origine de cette diminution du jeu à l’extérieur.

On a déjà montré que les espaces extérieurs favorisent des taux plus élevés d’activité physique et un meilleur bien-être mental général (lien en anglais), autant chez les enfants que chez les jeunes. Par conséquent, des interventions en matière de santé publique dans ces lieux pourraient encourager l’activité physique modérée à vigoureuse ainsi que les liens sociaux.

À la demande de l’Agence de la santé publique du Canada, Jason Gilliland et Alexander Wray, de chez Spatialists Consulting Ltd (lien en anglais), ont été mandatés pour déterminer quelles seraient les interventions les plus efficaces pour accroître l’activité physique et les liens sociaux chez les jeunes dans les espaces extérieurs du Canada. Pour atteindre ces objectifs, ils ont travaillé avec une équipe de chercheurs du Human Environments Analysis Lab (lien en anglais) de l'Université Western. Cette équipe a réalisé une rapide revue de la littérature pour relever les interventions menées en Australie, au Canada, en Europe, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis; ainsi, 104 interventions ont été relevées, parmi lesquelles 70 ont été retenues comme étant efficaces. Le rapport a été monté sur la base de ces 70 interventions efficaces.

Dans le rapport, les auteurs ont montré que l’essentiel des études se concentraient seulement sur les enfants du préscolaire et du primaire. Les résultats de ces interventions ont révélé qu’une exposition à la nature, la formation du personnel, de l’équipement et des infrastructures étaient essentiels pour qu’il y ait plus de jeu à l’extérieur et de liens sociaux. Néanmoins, il y avait peu de résultats sur les expériences des jeunes en plein air.

Quelques recherches récentes ont donné des résultats positifs, montrant que la technologie pourrait être utilisée comme un outil efficace pour attirer les enfants et les jeunes vers les espaces extérieurs et encourager les liens sociaux. Ces outils pourraient inciter l’engagement avec ces espaces et avec d’autres enfants par le biais de la ludification ou de la création d’expériences de réalité augmentée qui utilisent des éléments physiques des espaces extérieurs pour activer le contenu numérique.

La plupart des études ont relevé l’importance des éléments naturels et celle de créer des conditions favorisant le jeu spontané : ce sont des éléments critiques dans tout espace extérieur. Ces résultats correspondent à ce qu’on trouvait déjà dans la littérature sur ce sujet; toutefois, il subsiste un manque troublant de recherches spécifiques au Canada sur ces interventions.

En résumé, il semble qu’incorporer aux espaces extérieurs des éléments naturels et axés sur le jeu soit des façons efficaces de favoriser l’activité physique à l’extérieur et les liens sociaux. Or, il manque définitivement des recherches spécifiques au Canada et d’autres visant spécifiquement le jeu à l’extérieur chez les jeunes (13-17 ans). Les futures recherches gagneraient à être coordonnées avec les politiques et les programmes afin de réduire l’écart entre les preuves et la pratique. Les modèles de financement devraient donner une certaine souplesse aux chercheurs afin qu’ils puissent s’engager et réagir aux politiques, aux programmes et aux changements d’infrastructure dans la communauté. La communauté canadienne de recherche sur le jeu à l’extérieur gagnerait également à reproduire certaines études américaines et européennes afin de déterminer si les différences de température et les différences socioculturelles ont une incidence sur l’efficacité des interventions.

 

 

L’article de synthèse paru dans Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada se trouve ici.

 

Alexander Wray est candidat à la maîtrise en arts, géographie, au Human Environments Analysis Lab (HEAL) de l’Université Western (www.theheal.ca). HEAL se spécialise dans la production, l’évaluation, la synthèse, la diffusion et la mobilisation des informations nécessaires à l’élaboration de politiques, de programmes et de pratiques professionnelles efficaces qui visent à favoriser des communautés saines et actives. Depuis 2003, HEAL a beaucoup travaillé avec des organismes sans but lucratif, locaux, régionaux, provinciaux et nationaux pour améliorer les environnements bâtis et naturels pour tous les Canadiens. Alexander axe sa recherche et sa pratique au sein du laboratoire à la croisée de la santé publique, de la science de l’information géographique et de l’élaboration de politiques et de programmes municipaux.