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Étude: Social determinants of playing outdoors in the neighbourhood: family characteristics, trust in neighbours and daily outdoor play in early childhood

Étude: Social determinants of playing outdoors in the neighbourhood: family characteristics, trust in neighbours and daily outdoor play in early childhood

Merci à Natasha Parent (étudiante au docorat, Université de la Colombie-Britannique) pour sa contribution à ce texte.

Le jeu à l’extérieur – comme grimper, courir ou ramasser des objets dans la nature – joue un rôle crucial dans le développement sain des enfants. Or, au cours des dernières décennies, on a noté un grand déclin du temps que les enfants occidentaux passent à jouer à l’extérieur. Pour évaluer les facteurs qui peuvent aider ou empêcher les enfants de s’adonner au jeu à l’extérieur, 2280 parents/tuteurs d’enfants de 4 à 5 ans de partout en Colombie-Britannique ont répondu à un questionnaire portant sur le genre de leur enfant, l’origine ethnique de la famille, le revenu du foyer, le centre démographique (rural ou urbain) et la confiance envers les voisins. Ces facteurs ont ensuite été comparés à la fréquence où l’enfant s’adonnait au jeu à l’extérieur dans son voisinage.

Dans leur étude publiée récemment, Parent et ses collègues ont remarqué que la confiance des parents envers les voisins, le revenu familial et le milieu urbain vs rural étaient des facteurs importants dans le fait que les enfants en Colombie-Britannique, au Canada, jouent ou non chaque jour à l’extérieur.

C’est la confiance des parents envers leurs voisins qui s’est révélée le facteur le plus important dans le fait que les enfants jouent ou non à l’extérieur au quotidien. Les enfants dont les parents trouvaient qu’ils pouvaient faire confiance à leurs voisins avaient deux fois plus de chance de jouer à l’extérieur chaque jour que ceux dont les parents n’avaient pas confiance envers leurs voisins. Cette remarque suggère que les parents qui ont confiance que leurs voisins sont des personnes fiables sur qui ils peuvent compter pour surveiller leurs enfants se sentiront plus confiants et à l’aise de laisser leurs enfants jouer à l’extérieur. Ils considéreraient donc que de permettre à leurs enfants de jouer à l’extérieur est moins « risqué » ou « effrayant » puisqu’ils sentent qu’ils ont le soutien de leurs voisins et ont confiance qu’ils peuvent compter sur eux si quelque chose arrive.

Le revenu familial était également un facteur envourageant le jeu à l’extérieur au quotidien, mais seulement chez les familles vivant en milieu rural. . Notre étude a montré qu’en zone rurale, les enfants de familles ayant des revenus plus élevés avaient plus de chances de jouer à l’extérieur chaque jour que les enfants de familles de revenus moindres. Toutefois, dans les zones urbaines, on n’a pas relevé de telles différences. Cela peut avoir trait à l’accès à des aires de jeu publiques appropriées. Par exemple, il se pourrait qu’en zones rurales, les familles à revenus élevés disposent de terrains de jeu plus grands ou plus appropriés, ou qu’elles vivent plus près des aires de jeu publiques appropriées (ce qui permet à leurs enfants de jouer dehors tous les jours), alors que les familles à revenus moins élevés ont moins facilement accès à ces espaces (ce qui rend le jeu en plein air plus difficile pour leurs enfants). Néanmoins, en zones urbaines, les familles à revenus faibles autant que celles à revenus élevés peuvent accéder aux espaces de jeu publics (en raison de la densité de population, de l’aménagement urbain, de l’accessibilité aux transports en commun, etc.). Ainsi, en milieux urbains, il peut être aussi simple pour les familles à revenus faibles ou élevés d’accéder aux aires de jeu publiques et de permettre à leurs de jouer dehors.

Alors, qu’est-ce que cela signifie?

La confiance et les bonnes relations entre voisins jouent un rôle crucial dans le fait que les enfants s’adonnent tous les jours au jeu à l’extérieur ou non. Cela signifie que les interventions visant le jeu à l’extérieur chez les enfants devraient être axées sur l’établissement de relations de confiance et positives entre voisins, afin que les parents se sentent à l’aise et aient confiance de laisser leurs enfants jouer dehors. En outre, il semble qu’il y ait une inégalité dans les zones rurales en matière du jeu à l’extérieur quotidien chez les enfants. S’il faut envisager d’autres recherches sur cette problématique, il se peut que cette inégalité soit attribuable aux difficultés d’accès à des espaces de jeu publics appropriés des familles à faibles revenus en zones rurales – alors ceci devrait également être au centre des interventions éventuelles.


Natasha Parent est étudiante au doctorat en développement humain, apprentissage et culture à l’Université de la Colombie-Britannique. Ses recherches portent sur l’exploration des facteurs contextuels qui contribuent au bien-être développemental des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Elle s’intéresse particulièrement aux questions relatives aux recoupements entre le développement humain et la technologie, et à l’influence des communications par ordinateur dans la culture moderne. Actuellement, ses recherches portent sur les relations qu’entretiennent les adolescents et les jeunes adultes avec leurs téléphones intelligents.