«Well, You Feel More Responsible When You’re Unsupervised» - Nouvelle étude sur la mobilité autonome des enfants
Merci à Dre Negin Riazi, chercheure postdoctorale à la Faculté des Sciences de la santé de l’Université de Brock, pour sa participation à cette publication.
La mobilité autonome des enfants fait référence à leur liberté de se déplacer et de jouer dans leur quartier sans être surpervisés par des adultes. Néanmoins, la mobilité autonome des enfants a considérablement diminué au fil des générations (lien en anglais), ce qui est plutôt inquiétant, puisque la mobilité autonome est associée à des améliorations de l'activité physique (lien en anglais) chez les enfants, et aussi parce qu’elle a des avantages sur les plans soial (p. ex.,interaction avec les pairs) (lien en anglais) et cognitif (p. ex., connaissance des points de repère locaux, des rues, des chemins).
Qu'avons-nous fait ?
Notre étude publiée récemment (en anglais) a étudié la façon dont les enfants et leurs parents abordent la question de la mobilité autonome au sein de leur famille. Nous avons mené des entretiens avec 22 familles (44 parents et 22 enfants) dans la région métropolitaine de Vancouver. Ces 22 familles venaient de milieux différents, soit les quartiers Grandview-Woodland, de Vancouver, Lonsdale, de North Vancouver, et Steveston, dans Richmond, qui varient en matière d’urbanisation, de densité de population et du nombre d’enfants.
Qu'avons-nous trouvé ?
Nos résultats ont mené à quatre facteurs principaux qui influencent la mobilité autonome des enfants.
- Les expériences vécues par les parents durant leur enfance : se souvenir du bon vieux temps
Les parents se rappelant les expériences positives de leur propre mobilité autonome ont généralement adopté une attitude positive qui a influencé la mobilité autonome de leurs propres enfants. Les parents ont joué un rôle clé pour aider à définir, à soutenir et à développer la mobilité autonome de leurs enfants grâce à leurs encouragements et en aidant leurs enfants à développer les habiletés nécessaires (p. ex., connaître l’environnement du quartier, les précautions de sécurité) pour rester en sécurité lorsqu’ils se déplacent seuls.
- Les caractéristiques personnelles des enfants : la capacité est possible grâce à la confiance
Les enfants qui semblaient sûrs d’eux, qui pouvaient « réfléchir par eux-mêmes », qui avaient « le flair de la rue » et qui avaient une bonne capacité à prendre des décisions savaient dissiper les inquiétudes de leurs parents et avaient souvent une plus grande mobilité autonome. Cependant, si les parents doutaient des capacités de leur enfant, ce dernier avait moins de liberté de mouvement.
- Communication, communication, communication
Les enfants qui ont pu communiquer avec leurs parents à propos de la logistique des déplacements (p. ex., avec qui ils seraient, quand ils seraient de retour), qui ont eu des discussions sur la sécurité et qui ont utilisé la technologie en tant qu’outil de communication (p. ex., avoir un cellulaire pour les urgences) avaient plus de chance de vivre une plus grande mobilité autonome. De plus, la communication a permis aux enfants de montrer leur confiance, leurs compétences (p. ex., capacité à se promener dans le quartier) ou leur manque de compétences, et cela a donc aidé les parents à évaluer le degré de mobilité autonome qui était approprié pour leur enfant.
- L'environnement social du voisinage : une bonne ambiance dans le quartier
Les sentiments de communauté et de sécurité ont joué un grand rôle pour encourager la mobilité autonome des enfants. Les préoccupations des parents et des enfants en matière de sécurité étaient modérées par les perceptions positives de l’environnement du quartier, comme le fait que les voisins veillent les uns sur les autres et le fait de bien connaître les gens du quartier.
Et alors ?
Cette étude a montré l’importance de la communication entre le(s) parent(s) et les enfants pour encourager la mobilité autonome. Grâce à la communication, les enfants ont pu montrer leur confiance et leurs compétences, et les parents ont pu évaluer si leur enfant était prêt à se déplacer de manière autonome et lui transmettre des compétences grâce à des discussions sur la sécurité. De plus, un voisinage amical aide les familles à se sentir en sécurité, sachant que les gens du quartier aideront l’enfant en cas de besoin.
Particulièrement en ce moment, durant la pandémie de la COVID-19, alors que l’activité physique (lien en anglais) et le jeu à l’extérieur (lien en anglais) chez les enfants ont chuté en raison des règles sanitaires provinciales, la mobilité autonome des enfants est plus importante que jamais. La pandémie a entraîné une augmentation du temps que les enfants passent devant les écrans. Parallèlement, le temps passé à l’extérieur a diminué, notamment en raison de l’emploi du temps des parents (lien en anglais). Les familles peuvent travailler à l’unisson pour aider les enfants à développer leurs compétences (p. ex., la sécurité routière), leur confiance (p. ex., leur efficacité à se promener dans le voisinage) et leurs habiletés (p. ex., savoir comment demander son chemin, utiliser Google maps) pour se promener dans leur environnement de façon sécuritaire. En donnant aux enfants la possibilité d’être dehors seuls, nous leur offrons du temps dans la nature (ce qui est bon pour leur système immunitaire et leur santé mentale), des occasions d’être actifs (ce qui favorise le développement moteur, la santé mentale et le bien-être) et du temps loin des écrans.
Lisez l’article original de la recherche ici (en anglais).
Pour des trucs sur la façon d’aider votre enfant avec sa mobilité autonome, lisez ce récent article (en anglais) paru dans The Conversation.
Dre Negin Riazi a récemment terminé son doctorat à l’École de kinésiologie de l’Université de la Colombie-Britannique et est actuellement chercheure postdoctorale à la Faculté des Sciences de la santé de l’Université de Brock. Ses recherches portent sur la mobilité autonome des enfants, les initiatives d’activité physique dans la population et les interventions politiques.