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Le terrain de jeu océanique du Canada – revoir la Nouvelle-Écosse comme une province amie du jeu

Merci à Dre Hilary Caldwell, Dre Sara Kirk, Mike Arthus et Dre Camille Hancock Friesen du Healthy Populations Institute, Université Dalhousie, pour cette publication.

Cet article de blogue est d’abord paru sur le site SaltWire.

La Nouvelle-Écosse est le terrain de jeu océanique du Canada. Notre terrain de jeu océanique est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les Néo-Écossais, ainsi que les Canadiens, aiment cette province côtière. Imaginez si la province entière était un « terrain de jeu » - remplie de lieux et d’espaces, formels ou non, où enfants et adultes pourraient jouer au quotidien. Quand les enfants jouent, ils acquièrent des aptitudes sociales et cognitives qui leur permettent de grandir en étant forts et en bonne santé.

Que faudrait-il à la Nouvelle-Écosse pour devenir une province amie du jeu? L' Association canadienne de santé publique décrit la communauté amie du jeu comme étant un groupe social qui prend en compte le bien-être et le jeu des enfants dans sa conception. Il accorde la priorité au jeu en tout lieu où les enfants passent du temps, comme les rues et le voisinage, et non uniquement à des endroits désignés, comme les terrains de jeu et les skateparcs. Sans ces lieux sûrs, accessibles et invitants, où les enfants joueraient-ils?

C’est stimulant d’imaginer ce à quoi pourrait ressembler une province amie du jeu. Aucune province ne l’a fait auparavant. Récemment, nous avons examiné toutes les stratégies municipales de la Nouvelle-Écosse en matière d'activité physique et de transport actif afin de trouver des mesures favorisant le jeu (article en anglais). Nous avons remarqué que, même si pratiquement toutes les communautés posent des actions pour favoriser le jeu, il y a encore place à l’amélioration.

Pour accroître la possibilité de jeu dans une communauté, nous devons concentrer nos efforts dans quatre secteurs. D’abord, les enfants et les jeunes doivent avoir leur place à la table des décisions. C’est leur droit, comme l’a montré la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, ratifiée par le Canada en 1991. Environ la moitié des communautés de la Nouvelle-Écosse ont demandé leur avis aux jeunes quand elles ont mis sur pied leurs stratégies pour l’activité physique. Nous avons besoin de la participation des enfants dans la création de ces espaces de jeu, car lorsqu’ils le font, la magie opère.

En second lieu, nous avons besoin de routes qui soient sûres et actives à la fois, partout dans la province, pour les usagers de la route, peu importe leur âge. Nos communautés ont besoin de chemins, de sentiers et de trottoirs qui relient les lieux adaptés aux enfants, comme les parcs, les écoles et les bibliothèques, afin que ceux-ci puissent se déplacer activement, de façon autonome et en sécurité. Environ la moitié des actions mentionnées pour les stratégies d’activité physique étaient reliées à des programmes de transport actif dans les écoles. Ralentir le trafic près des écoles devrait être un point non négociable, par exemple en diminuant les limites de vitesse ou en ajoutant des dos d’âne. Engageons-nous à réduire le nombre de voitures près des écoles en adoptant une stratégie provinciale qui soutient les transports actifs jusqu’à l’école.

Ensuite, les communautés amies du jeu ont besoin d’espaces de jeu ouverts et sûrs qui rendent le jeu possible dans les environnements du quotidien. Ce ne sont pas tous les quartiers qui ont un parc, mais tous ont au moins une rue ou un lieu public qui peut être transformé en espace de jeu. Les investissements actuels du gouvernement pour des logements neufs et abordables devraient également couvrir le financement d’espaces de jeu verts accessibles près des nouveaux logements. La moitié des stratégies prévoyaient également des actions pour moderniser les espaces publics quotidiens afin qu’ils puissent inclure des jeux d’enfants, comme utiliser des installations locales telles que des églises ou des salles communautaires comme espaces de jeu, en particulier dans les petites communautés qui ne disposent pas nécessairement d’un centre de loisirs.

Un autre point est la conception d’espaces de jeu qui soient passionnants et amusants pour les enfants. Il s’agit notamment de rendre les espaces de jeu accessibles pour tous les niveaux d’aptitude. Si un espace de jeu n’est pas accessible à tous, il n’est pas adapté au jeu. Nous avons vu des actions concernant la conception de sentiers adaptés aux fauteuils roulants et aux poussettes et la construction d’aires de jeux inclusives. Pratiquement toutes les stratégies en matière d’activité physique comprenaient des mesures visant à offrir des espaces de jeu avec des pièces détachées ou des activités d’aventure pop-up, comme des programmes de halte après l’école, des journées d'essai de raquettes et des boîtes de jeu communautaires. Nous avons besoin de plus d’espaces de jeu qui offrent des défis et des sensations fortes aux enfants de tous âges, comme les skateparcs ou les pump tracks.

Nous avons remarqué que les actions ayant trait à l’égalité, la diversité et l’inclusion étaient importantes dans les stratégies en matière d’activité physique, mais qu’elles manquaient dans les stratégies de transport actif. Plusieurs stratégies comptaient des actions visant à réduire ou à éliminer les obstacles à la participation des gens aux loisirs, comme des frais réduits ou la gratuité, des programmes de prêt d’équipement (p. ex., vélos, kayaks, pièces mobiles), des services de transport, offrir la garde d’enfants, des programmes culturels pertinents, et améliorer l’accessibilité des établissements et des communautés (p. ex., trottoirs, sentiers). Une communauté ne sera jamais adaptée au jeu si chacun n’a pas la possibilité de jouer, et ce, en tout lieu.

Lorsque nous intégrons le jeu dans les environnements du quotidien, nous aidons tous les citoyens à sortir, à s’engager dans leur communauté et à être actifs. Dans le terrain de jeu océanique du Canada, nous pouvons et devons intégrer le jeu dans notre quotidien et dans chaque lieu, pour le bien de tous.


Photo : Elyse Turton