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The Conversation : L'éducation en plein air a des effets bénéfiques sur la santé psychologique, cognitive et physique des enfants

The Conversation : L'éducation en plein air a des effets bénéfiques sur la santé psychologique, cognitive et physique des enfants

Nous remercions le Dr Jean-Philippe Ayotte-Beaudet et le Dr Felix Berrigan de nous avoir fourni cet article.

Cet article a été publié à l'origine dans The Conversation.

Partout au Canada, on observe un intérêt croissant pour l'éducation en plein air intégrée de manière formelle à l'école. Cette tendance s'est renforcée depuis COVID-19, notamment parce que les environnements en plein air réduisent considérablement les risques de transmission de maladies.

L'éducation en plein air est un terme générique qui englobe de nombreuses approches et contextes. Les praticiens de l'éducation en plein air peuvent être impliqués dans ce qu'ils considèrent comme l'éducation basée sur la nature, l'apprentissage basé sur le lieu, les écoles forestières, l'éducation environnementale ou l'apprentissage par l'expérience. En particulier avec les jeunes enfants, l'éducation en plein air peut être basée sur le jeu, en utilisant des éléments mobiles ouverts comme des seaux ou des blocs - ce que les éducateurs appellent des "pièces détachées".

L'éducation en plein air peut se dérouler dans des espaces verts, sur des terrains de jeux, dans l'enceinte de l'école, dans un environnement naturel proche, dans un jardin ou dans tout autre lieu accessible de la communauté. L'éducation en plein air peut se dérouler sur le terrain de l'école, dans un environnement naturel proche ou dans tout autre lieu accessible de la communauté.

Les avantages de l'éducation en plein air

Si l'idée que l'éducation en plein air peut être bénéfique à l'apprentissage et au développement des enfants est partagée par les praticiens des systèmes éducatifs formels depuis des générations, la recherche a, au cours des dernières décennies, mis en évidence de multiples avantages sur les plans cognitif, physique, psychologique et social.

Au niveau cognitif, l'éducation en plein air a le potentiel d'améliorer la façon dont les enfants retiennent l'apprentissage et d'accroître la capacité des élèves à transférer leur apprentissage dans des situations de la vie quotidienne. Même un bref contact avec la nature peut avoir des effets positifs sur les performances cognitives. Sur le plan physique, l'éducation en plein air réduit les comportements sédentaires. La recherche en matière de santé montre également que le contact avec la nature réduit la tension artérielle et les risques liés à la myopie.

D'un point de vue psychologique, l'apprentissage au contact de la nature est connu pour réduire l'anxiété et accroître le sentiment général de bien-être. L'immersion dans la nature peut même accroître les sentiments d'efficacité personnelle et d'estime de soi. Sur le plan social, l'éducation en plein air développe les relations sociales entre les élèves et leur offre des possibilités supplémentaires de collaboration.

Les pratiques de plein air en milieu scolaire offrent également à tous les jeunes des chances égales de découvrir la nature et les environnements de plein air au sein de la communauté.

Étude au Québec

En réponse à l'augmentation de l'éducation au plein air, notre équipe de recherche a documenté les pratiques des enseignants au cours de l'année scolaire 2020-21, guidée par la question de recherche suivante : Quelles sont les pratiques des enseignants de la maternelle à la 11e année en matière d'éducation au plein air dans la province de Québec ? Parmi les 1 008 participants à l'enquête en ligne, 578 enseignants ont pratiqué l'éducation au plein air : 432 enseignants de la maternelle à la 6e année et 146 enseignants de la 7e à la 11e année.

Les trois principales intentions partagées par les enseignants pour animer l'éducation en plein air étaient de connecter les enfants à la nature, d'utiliser des contextes de la vie réelle pour l'apprentissage et de bénéficier d'un espace plus grand. Lorsqu'ils évoquent les avantages d'un espace plus grand, les enseignants ne parlent pas spécifiquement de la réduction des risques de transmission virale à l'extérieur, mais plutôt du fait d'avoir plus d'espace pour les activités d'apprentissage. Deux catégories d'enseignants se distinguent : les enseignants de maternelle, qui s'attachent à laisser les élèves jouer librement, et les enseignants d'éducation physique et de santé, qui s'attachent à faire participer les élèves à des activités sportives.

Défis et solutions

Comme les enseignants pratiquent généralement l'éducation en plein air sur une base volontaire, ils ont identifié des défis et des solutions. Bien que les conditions météorologiques soient imprévisibles et que les élèves ne soient pas toujours bien habillés, les élèves peuvent s'adapter à l'apprentissage en plein air et au climat québécois lorsqu'ils portent des vêtements adéquats. Comme le disent plusieurs enseignants, il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements.

D'autres enseignants considèrent les environnements extérieurs comme une occasion pour les élèves d'apprendre à gérer les risques et à développer leurs aptitudes motrices, plutôt que comme un lieu nuisible ou dangereux.

Bien que le plein air soit différent des salles de classe, de nombreux enseignants considèrent ces différences comme une opportunité de relever des défis de manière créative et de développer des partenariats au sein de la communauté. Ils peuvent par exemple demander à la municipalité ou à un propriétaire privé de s'occuper d'un espace vert, rencontrer des personnes âgées qui connaissent bien l'histoire de la communauté ou s'adresser à une organisation pour obtenir des prêts d'équipements sportifs.

Nos recherches montrent également qu'en plein air, l'apprentissage est omniprésent, qu'il s'agisse du développement de connaissances ou de compétences. Tous les domaines et toutes les compétences peuvent être abordés. Par exemple :

  • la compétence physique est renforcée par l'acquisition d'aptitudes motrices ;
  • le développement des langues peut se faire par le biais d'un projet d'écriture ;
  • les élèves peuvent acquérir des compétences en mathématiques en mesurant des périmètres ou des surfaces ;
  • les élèves acquièrent des connaissances sur la biodiversité et les écosystèmes grâce à des cours de sciences en plein air ;
  • Grâce à une promenade historique examinant l'environnement bâti, les étudiants peuvent se familiariser avec les sciences humaines, les sciences sociales et les arts ;
  • Grâce aux sports de plein air, les élèves acquièrent des compétences et des connaissances en matière d'éducation physique et de santé.

En plein air, l'apprentissage est omniprésent.

Messages clés pour les politiques

Pour que l'éducation en plein air s'épanouisse dans les établissements d'enseignement, les décideurs politiques peuvent jouer un rôle important :

  • Adapter les cours d'école pour permettre aux écoles de maximiser le potentiel de l'éducation en plein air.
  • Considérer l'éducation en plein air comme un moyen de parvenir à l'équité entre les élèves, en offrant un accès équitable au plein air.
  • Valoriser l'éducation au plein air pour accroître la légitimité de ces pratiques auprès de l'ensemble de la communauté éducative et des collectivités.
  • Considérez l'éducation en plein air comme un moyen d'améliorer le bien-être des élèves et des enseignants.

Chaire de recherche sur l'éducation en plein air

L'Université de Sherbrooke a récemment créé une chaire de recherche sur l'éducation en plein air, dont l'un des auteurs de cet article, Jean-Philippe, est titulaire.

L'objectif global de cette nouvelle chaire de recherche est de faire progresser les connaissances et les pratiques dans le domaine de l'enseignement et de l'apprentissage en plein air dans les établissements scolaires. Un objectif supplémentaire est de développer une main-d'œuvre scientifique diversifiée en influençant les pratiques scolaires. L'autre auteur de cet article, Félix, est président du comité scientifique qui soutient ce travail de grande envergure.

Nous espérons que de nombreux praticiens, décideurs et chercheurs du Canada et du monde entier se joindront à nous pour développer une recherche de niveau international au profit des étudiants.


Jean-Phillipe Ayotte-Beaudet est professeur au Département d'éducation préscolaire et primaire de l'Université de Sherbrooke.

Felix Berrigan est professeur à la Faculté des sciences de l'activité physique de l'Université de Sherbrooke.

Photo par Annie Spratt sur Unsplash